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Depuis l’année dernière, je pratique le fauche broute.

Cette technique consiste à faucher l’herbe juste avant le passage du troupeau.
J’avais déjà entendu parler de cette méthode et je ne comprenais pas trop… à quoi bon faucher une herbe qui sera pâturée ?
En février 2014, j’ai rendu visite à plusieurs collègues des côtes d’Armor. Ça m’a déconcerté à quel point cette technique leur semble naturelle. Il faut dire que ce sont les gars du Trégor qui ont commencé ça. Chez eux, l’été, l’herbe durcit en quelques jours.

Or, une herbe trop raide et trop épiée est délaissée par la vache. On appelle ça les refus. En fauchant avant qu’elles n’arrivent dans la prairie, les bêtes ne peuvent plus trier, elles gobent tout. Ainsi il n’y a plus de refus.

Ces rencontres avec les collègues du 22 me sont soudain revenues à l’esprit au printemps de l’année dernière. J’avais implanté une prairie après du mélange céréalier. La prairie à flore variée a bien levé, mais il y avait des repousses de féverole. La féverole a la tige raide et bien sur, les vaches ne la touchaient pas.
Alors je me suis dit : tiens, je vais essayer le fauche-broute, comme ça elles mangeront peut-être la féverole.

Ce fut une vraie révélation! Non seulement elles ne m’ont pas laissé une seule tige de féverole, mais il ne restait rien, zéro refus! Un vrai pâturage militaire, rien qui dépasse! J’y ai pris goût, et c’est presque devenu comme une drogue, au point même d’en abuser. C’est tellement agréable d’aller chercher ses vaches sur un terrain de golf. Je fauche l’équivalent d’une petite semaine de pâturage, en progressant jour et nuit au fil avant. Ça m’a amené de la sérénité dans mon rapport à l’herbe.

On aperçoit à peine le haut de la botte. La hauteur de l’herbe est à peu près de 30 cm. Trop haut pour du pâturage classique. Mais avec le fauche broute, ça passe.

Les andains ne seront pas fanés mais broutés!

toujours un peu de foin avant de partir à l’herbe… un petit tapis fibreux dans le rumen avant l’herbe tendre.

Honorée approuve la fauche broute.

avant

Après… le passage du bataillon.

LE GRAND RASSEMBLEMENT

En quelques minutes, le troupeau est passé de 29 à 42 têtes ! Nous avons ramené les 10 taries qui se la coulaient douce sur une prairie naturelle.

les taries au paradis. Au premier plan, on distingue le mélange céréalier: orge, seigle, épeautre, avoine, pois, féverole.

Elles sont toutes à terme au mois de juin ! Un vrai baby boom qui s’annonce, sachant qu’on a également ramené 3 génisses, elles aussi à terme en juin.

Indiana, Insulaire et Impériale étaient à la fauvelière. Nous les ramenons à la Chènevétrie dans la bétaillère en passant dans le bourg.

Aujourd’hui, nous sommes passés de 42 à 44 têtes. Dare dare, une bonne et robuste vache nous a quitté d’un coup, sans mot dire.  Sans aucun signe annonciateur, elle  est morte. Il s’agit très probablement d’une crise cardiaque. Entre temps, 3 vaches ont vêlé! C’est le début du baby boom.

Fontaine a fait une belle femelle

Ganga a fait un beau mâle, qui se cache dans les fourrés. Il s’appellera Lunatique.

Frégate a fait une magnifique velle, très agile et précoce. Elle s’appellera Lancha (zodiac en espagnol).

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