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La betterave s’arrache autour de la Toussaint. Elle est récoltée si tard car elle est encore en pleine croissance en septembre/octobre. C’est ce qui lui offre un de ses plus beaux atouts: la régularité de sa production! En effet, même en année sèche, la betterave s’en sort car elle peut se refaire en fin de saison, ce qui n’est pas le cas du maïs. La betterave est ainsi la plante énergétique la plus généreuse: les rendements peuvent dépasser allègrement les 100 tonnes brutes à l’hectare!
Entre les betteraves et les vaches: une longue histoire d’amour
Originaire d’Europe centrale et de la famille des Chénopodiacées (où l’on retrouve les épinards et les salicornes!), la betterave est connue depuis le IV ème siècle avant Jésus Christ. A cette époque, les Grecs en utilisaient déjà les feuilles pour l’alimentation du bétail. Depuis l’antiquité, les betteraves dites « fourragères » connaîtront un fort développement en Europe pour nourrir les bovins.
Aujourd’hui encore, les éleveurs cultivant la betterave le savent: c’est un moment unique dans la journée lorsque les vaches croquent avec passion dans la tubercule. Au cœur de l’hiver, cette racine fraîche leur donne une santé de fer.
Non seulement la betterave donne le moral aux animaux et à leur éleveur, mais elle est aussi une excellente tête de rotation. Sa racine pivotante et volumineuse a un effet décompactant et structurant pour le sol. Alors, la betterave, que des avantages? La réponse est oui mais mérite quelques nuances…
les betteraves en bio: c’est du sport!
Depuis mon installation, j’ai toujours cultivé la betterave. Les trois premières années, ça s’est relativement bien passé. Mon père en avait cultivé pendant très longtemps et m’apportait son savoir-faire. Car même en conventionnel, c’est une culture assez pointue et délicate. Les fenêtres pour les traitements sont assez courtes. D’ailleurs, c’est juste après avoir pulvérisé de l’herbicide sur mes betteraves que j’ai pris la décision du passage en bio.
Mais alors, au moment de ma conversion bio justement, en 2010, ce fut une autre paire de manches. à la Toussaint, J’arrivais quand même à récolter des betteraves, mais la parcelle était envahie de chénopodes, renouées, liserons… J’ai essayé plusieurs techniques: épandage de sel pour brûler les adventices, chantiers collectifs de désherbage manuel, bineuse 6 rangs, herse étrille… mais rien à faire: à la fin, mon champ était plein de mauvaises herbes.
utiliser la force de l’adversaire
J’ai mis 4 ans pour trouver la solution: le repiquage! La phase d’installation de la betterave est très longue: elles mettent donc beaucoup de temps avant de recouvrir le sol. Du pain béni pour les adventices qui ont tout le temps d’enherber la terre. D’autant plus que tout ça se passe d’avril à juin: en pleine période d’explosion de la végétation!
Le génie de la technique des betteraves en plants, c’est d’utiliser la force de l’adversaire! Comme au judo, au lieu de s’opposer frontalement, on profite de l’élan de son adversaire pour le faire tomber.
On prépare le sol dès mars et on réalise un beau lit de semences… mais sans rien semer. Bref: un faux-semis. Les graines des mauvaises herbes se trouvant en conditions favorables suite au travail du sol vont germer. On laisse faire… mais avant de se faire envahir, on détruit les plantules au vibroculteur.
Cette année, j’ai pu réaliser 5 passages de vibro. Maintenant, il est temps d’introduire les betteraves dans l’histoire. Elles sont là, juste à côté du champ, en pépinière. Nous avons semé les glomérules avec un semoir de maraîcher:
Voici venu le temps fort de l’itinéraire: la semaine où l’on arrache les plants pour les repiquer dans la terre nettoyée.
l’épopée des lisettes (article du 12 juillet)
Avec tout nos faux-semis, on a bien fatigué le stock de semences de mauvaises herbes. Mais bien sur, il reste toujours quelques adventices ça et là. Début août, c’est le moment de biner.
Fin août, ce n’est plus possible de rouler dans le champ avec la bineuse, les betteraves sont en forme et couvrent le sol. Pour la touche finale de désherbage, on organise un chantier clandestin collectif. Une petite douzaine sur une journée et les betteraves sont nickels!
Après tout ça, on laisse faire le temps et la nature, et la betterave continue sa croissance exponentielle:
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