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Les primevères fleurissent, Kiki perd ses poils, la remise se vide… Spring is coming. La montagne de betteraves est devenue un petit monticule et les vaches s’impatientent à la porte de l’étable… spring is coming. On taille et on élague les haies sous les giboulées, les sureaux commencent à bourgeonner, la fosse est lisier est pleine à ras-bord… ça sent bon le printemps!
Les céréales tallent, je commande les graines et les plants et nous castrons les mâles avant leur mise à l’herbe… spring is coming.
Pour certains camarades, l’hiver s’est nettement moins bien passé. Le prix payé par les groupes industriels aux éleveurs est un scandale. Certes, en bio, la baisse est atténuée mais nous sommes dans le même panier: Nous n’avons aucune prise sur le prix de nos productions, nous sommes à la merci de leurs décisions. D’un côté, 70 000 fermes laitières, de l’autre, à force de fusion, rachat et regroupement: une poignée de grands groupes qui sont devenus des monstres industriels(danone, lactalis, sodiaal, laita…)
la collecte est mutualisée pour en diminuer le coût, donc le lait d’un éleveur Lactalis peut se retrouver chez Yoplait… On s’entend comme larrons en foire… D’ailleurs, ils se réunissent régulièrement dans des grands hotels pour se partager le marché et fixer les prix.
avez-vous entendu parler du cracking moléculaire?
Grâce à différents procédés chimiques (catalyse) ou mécaniques (chaleur, membranes), le craquage casse une molécule organique en plusieurs éléments ayant une valeur commerciale importante. La somme de ces éléments rapportant plus que la molécule entière.
Le lait cru est fragmenté et devient lait minerai abreuvant les circuits agroalimentaires et pharmaceutiques, et pourtant pas toujours au bénéfice de notre santé.
Evidemment, ces multinationales du lait veulent acheter leur matière première au plus bas coût. Elles ont trouvé des partenaires idéales: les autorités politiques françaises et européennes. En supprimant les quotas laitiers et toute autre forme de régulation, les autorités ont tout simplement organisé l’effondrement des prix et l’étranglement des paysans.
Plus de production à moindre coût avec moins de paysans, c’est du pain béni pour Lactalis et compagnie.
Mais je reste optimiste, car les deux idéogrammes chinois pour signifier la crise sont « danger » et « opportunité ». Les périodes de crise sont des moments de changements, qui permettent parfois d’identifier les véritables sources de problème. Non, nous les paysans, nous ne sommes pas trop, au contraire! Nous devons renverser la vapeur, les monstres industriels sont des colosses aux pieds d’argile…
Spring is coming.
à lire absolument:
ainsi que
La vache qui pleure
de Véronique Richez-Lerouge
éditions nouveau monde[/columnize][columnize]
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